Origine et étymologie des termes funéraires
D’où les « pompes funèbres » tirent-elles leur nom ? La « mise en bière » a-t-elle un quelconque rapport avec la boisson aussi populaire que rafraîchissante ? Pourquoi le « croque-mort » porte-t-il ce nom pour le moins déroutant ? Nous employons tous ces noms communs, mais quelles en sont les origines ?

Pompes funèbres : étymologie
Il faut remonter à la Rome Antique pour comprendre l’origine des « pompes funèbres ». En latin, on désignait sous le terme « pompa » les exubérants cortèges populaires, signes de puissance et de richesse. De cette tradition est née l’expression « en grande pompe ». Parmi les cérémonies, la « pompa funebris » qualifiait les manifestations publiques organisées pour honorer, à sa mort, une personnalité de haute importance. Un empereur, par exemple.

Croque-mort : étymologie
Le terme « Croque-mort » n’est pas avare de légendes saugrenues. Une première relate qu’il était d’usage de croquer l’orteil d’une personne pour s’assurer de son décès. Une autre croyance, remontant à l’époque de la Peste noire, rapporte que les victimes de l’épidémie étaient ramassées avec des « crocs » de bouchers pour éviter toute contamination.
En réalité, le « croque-mort » tire son origine du verbe « croquer », synonyme anciennement de « faire disparaître ». Le croque-mort s’occupait donc de faire « disparaître les corps » en les plaçant dans un cercueil. Parallèlement à cela, on associe le verbe croquer au vol, à savoir un mangeur dérobant les biens des défunts avant leur mise en bière.
L’origine tranche finalement avec l’aura funeste du « croque-mort » dans la culture populaire, à l’image du petit homme vautour et commercial qui guette, avec un malin plaisir, l’arrivée de la mort dans plusieurs albums de Lucky Luke.

Mise en bière : étymologie
Au VIIIe siècle, les Francs utilisaient une béra, nom attribué à la planche de bois sur laquelle étaient allongés les morts et les blessés. Plus tard, au XIIe siècle, les défunts ont été placés dans un cercueil et la « béra » s’est transformée en « bière ». La personne décédée était ainsi « mise en bière ».
Aujourd'hui, en France, la mise en bière est obligatoire. Un corps ne peut pas être enterré sans cercueil.

Corbillard : étymologie
Corbeau, fosse commune et épidémie de peste. C’est à travers ce trio qu’il est possible de conter l’utilisation du « corbillard », véhicule réservé au transport des morts.
Au Moyen-Âge, la fosse commune de Corbeil-Essonnes a accueilli les cadavres des personnes ayant succombé aux épidémies de peste. Par ailleurs, les bateaux à fond plat réquisitionnés pour transporter les céréales, le vin, le fromage et autres denrées jusqu’à Paris étaient appelés « corbeillards ».
Ce terme a évolué, s’inspirant du corbillat, le petit du corbeau – corvidé associé à la mort –, et ainsi est apparu le « corbillard ».
Amateur d’histoire ? Cet article consacré aux métiers disparus du funéraire devrait satisfaire votre curiosité.